Manger local, est-ce bon pour l‘environnement ?

Consommer local est essentiel pour soutenir les producteurs régionaux. Néanmoins, ce n’est pas le critère clé pour réduire l’impact climatique de votre alimentation. L’origine et le transport des denrées ne représentent qu’une infime partie des émissions de gaz à effet de serre liées à ce que l’on mange. Ainsi chez myLabel, nous avons choisi de séparer le critère “Origine locale et impact carbone” en deux critères distincts pour vous guider au mieux à travers vos choix de consommation.

Manger local, oui mais pourquoi ?

1. Quels sont les avantages de la consommation locale ?

Depuis la crise sanitaire, nous sommes nombreux à avoir modifié nos habitudes alimentaires. 57 % d’entre nous indiquent en effet acheter davantage de produits frais et de saison qu’auparavant et nous serions 59 % à privilégier les produits locaux et les circuits courts 1.

Avec le développement du télétravail, nous cuisinons plus souvent à la maison et si nous recherchons ces produits c’est parce qu’ils sont synonymes de naturel, de goût, et de fraîcheur. En France, entre juin 2020 et mai 2021, les ventes de produits locaux ont augmenté de 6 % selon une étude de l’IRI 2.

Les denrées qui proviennent de loin subissent un temps de transport qui peut altérer leur qualité. En outre, certains produits provenant de lointains pays obligent une cueillette prématurée et des engrais non autorisés en France. Cela réduit leur apport en vitamines et nutriments.

Consommer local présente un enjeu social et sanitaire qui répond à de nombreux objectifs :

  • Éviter l’importation d’aliments car ils peuvent provenir de pays qui utilisent, dans leurs modes de production, des substances prohibées en France.
  • Assurer une traçabilité des produits et des contrôles sanitaires effectués.
  • Préserver les filières agricoles de proximité en maintenant et en créant des emplois.
  • Renforcer la souveraineté alimentaire et être moins dépendant des aléas internationaux.

Ainsi manger local est bénéfique sur le plan social et de la santé mais aussi sur le plan économique. En effet, moins il y a d’intermédiaires entre le producteur et l’acheteur, plus la part de la valeur ajoutée destinée aux agriculteurs est élevée.

2. Comment acheter des produits locaux ?

Il est souvent compliqué de savoir d’où proviennent nos achats surtout pour les produits transformés qui contiennent de nombreux ingrédients d’origine diverses. Se renseigner en lisant les étiquettes, en questionnant les commerçants (boulangers, poissonniers, maraîchers…) et en cherchant des informations sur la marque est une façon d’en savoir plus sur l’origine des produits.

Vous pouvez partir à la rencontre des producteurs, par exemple ! Certains agriculteurs proposent de visiter leurs domaines et vendent leurs produits sur place. Ainsi vous êtes sûrs d’acheter local et vous connaissez le mode de production de vos aliments. De plus, quelques producteurs offrent la possibilité de récupérer un panier en définissant une heure et un lieu tel que le système des AMAP qui est favorable au maintien d’une agriculture paysanne.

Tout cela demande du temps alors pour faciliter vos courses myLabel propose un critère “Origine locale” afin de vous guider sur la provenance des produits. Il a été récemment séparé du critère “Impact climatique” car la conscience des consommateurs a évolué : l’origine géographique est en effet très peu liée à la durabilité écologique de notre alimentation.

Pourquoi consommer local ne réduit pas toujours votre impact climatique ?

1. L’impact climatique et l’origine géographique ont des enjeux qui divergent !

Quand on mange local, on peut certes participer à réduire son impact lié au transport des denrées, mais la réduction de son impact climatique ne se résume pas au transport et à son rejet de CO2 dans l’atmosphère. L’impact climatique prend en compte d’autres gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique : en plus du dioxyde de carbone, on trouve le méthane (déjections animales, élevage des ruminants…), le protoxyde d’azote (engrais, industrie chimique…) ou les gaz fluorés (frigos et procédés industriels)…

Ainsi, en France, l’agriculture est la deuxième cause principale d’émission de gaz à effet de serre. Notamment en raison de l’élevage qui représente 68 % des émissions nationales de méthane, et de la culture des sols qui représente 80 % des émissions nationales de protoxyde d’azote 3.

Le transport des denrées, lui, ne représente qu’environ 13 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire français 4. Consommer local représente donc plus un enjeu social qu’écologique, car ce qui impacte la planète dans notre alimentation c’est avant tout le mode de production.

Postes d'émissions de gaz à effet de serre dans l'alimentation

2. Quelles actions impactent le plus la planète dans notre alimentation ?

En y regardant de plus près, on observe que 80 % des émissions de gaz à effet de serre issues de la production agricole proviennent de la production de viande, des produits laitiers et des œufs comme l’indique le graphique ci-dessous 5.

Part de l'élevage dans les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole

De ce fait, le meilleur moyen pour réduire l’impact climatique de son alimentation est de trouver des alternatives aux produits d’origine animale ou du moins d’en consommer moins. Découvrez notre article sur les alternatives.

Vous pouvez privilégier les produits d’origine végétale riches en protéines et en calcium afin d’avoir tous les apports nécessaires pour une bonne santé tels les légumes secs, les fruits à coque ou encore les céréales complètes. Ils émettent deux fois moins de gaz à effet de serre que les produits d’origine animale 6. Selon l’association Réseau Action Climat, « remplacer un seul jour par semaine les produits laitiers et la viande rouge par d’autres sources de protéines réduirait davantage les émissions de gaz à effet de serre que d’acheter toute sa nourriture localement » 7.

Pouvoir reconnaître l’origine des produits et arriver à mesurer leur impact climatique correspond à deux démarches distinctes. C’est pourquoi myLabel vous aide à y voir plus clair en dissociant ces deux critères. Ainsi, lorsque vous scannez un produit avec l’application, vous pouvez choisir en fonction de vos préférences.

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